Antoinette Boucomont



Interview d'Antoinette Boucomont, Curator, Project and Editorial Manager chez Universal Music Group et ancienne étudiante de la chaire Média et Digital (promotion 2016-2017):


  • Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel ?


Je travaille chez Universal dans l’équipe de la stratégie digitale plus particulièrement dans l’équipe des audiences propriétaires. En effet, la captation des audiences est devenue un enjeu majeur dans la musique avec l’explosion des canaux d’information en lien avec les réseaux sociaux et le streaming. On retrouve principalement deux parties dans mes missions : la curation playlist, ce travail se rapproche beaucoup de celui d’un programmateur radio mais adapté aux nouveaux modes de découvertes musicales via le streaming. La seconde partie de mon métier consiste au développement des médias en propre.

Avant cela, j’ai travaillé chez Apple dans des missions éditoriales également. J’y ai réalisé deux CDD, un chez Apple Books et un chez Apple Music en tant que curatrice. En dehors de cela, j'ai aussi réalisé une mini-série documentaire sur la musique dans trois villes d’Afrique : Nairobi, Cape Town et Abidjan.



  • Qu’est-ce qui te plait dans ton job actuel ? Quelles sont tes missions principales ?


Ce qui me plait dans mes missions actuellement, c’est d’être au-devant des nouvelles tendances : il faut être en veille constante sur de nouveaux artistes, de nouveaux genres musicaux ou encore des nouvelles façons de découvrir de la musique et de la consommer. En effet, que ce soit sur le plan artistique ou en termes de moyens de découverte et de consommation, la musique évolue à une rapidité folle et cela demande d’être très réactif pour saisir les opportunités créées par ces changements.

En même temps, mon métier est ancré dans une réalité très ancienne, même si les modes de consommation évoluent sans cesse, la mission reste la même : faire découvrir de la musique. Sans oublier que le catalogue est devenu une priorité – l’accès à plus de 70 millions de titres dans sa poche et les phénomènes de résurgence que l’on peut observer sur TikTok par exemple donnent plus d’importance au catalogue qu’avant.

En somme, j’occupe un job qui existe depuis très longtemps mais qui s’adapte et se renouvelle sans cesse.


  • Pourquoi être partie d’Apple vers Universal ?


Travailler chez Universal me permet d’avoir une meilleure compréhension de la chaîne de valeur ainsi que de mieux appréhender la pluralité des problématiques auxquels les artistes doivent faire face. Je suis amenée à rencontrer des artistes plus souvent également, ce qui est toujours intéressant !


  • Qu’est-ce qui t’a poussé à rejoindre la chaire et qu’en as-tu retiré ? Quel est ton meilleur souvenir de la chaire ?


Je ne me retrouvais pas forcément dans les cours classiques de l’ESSEC. La chaire a constitué un espace où j’ai trouvé des cours intéressants, une présidente de chaire très généreuse en termes de partage de connaissance et de réseau, et des profils très divers ce qui est appréciable. J’y ai aussi rencontré des camarades aussi passionnés que moi et une grande ouverture d’esprit au sein de la promotion.

Le voyage de chaire en Californie était de loin le meilleur souvenir, on a rencontré tellement d’acteurs importants dont justement Universal ce qui a confirmé mon souhait d’y travailler plus tard.


Le mémoire a également été une expérience enrichissante en constituant un fil rouge d’apprentissage tout au long de l’année.


  • Travailles-tu avec des gens de la chaire ?


Actuellement, non mais pour obtenir mon premier emploi chez Apple, j’ai été recommandée par un ancien de la chaire, Francois Yazbeck.


  • Quels seraient tes conseils pour les étudiants de la chaire ou ceux intéressés ?


Il ne faut pas hésiter à se construire différemment des autres. L’ESSEC est une bonne école pour appréhender stratégiquement sa carrière au long terme, mais il faut aussi oser aller en dehors des clous, faire des choses pour soi sans penser à son CV. On a toujours envie de bien faire mais il faut savoir tenter des choses différentes malgré son sentiment d’illégitimité car on n’a pas un profil spécialisé.

De même, n'hésitez pas à poser des questions et à vous accrocher tout en exploitant les outils de l’ESSEC pour structurer votre parcours. Le travail doit rester fun, surtout quand on a eu la chance de côtoyer des gens brillants tout au long de son parcours.


  • Quelle est la question que tu aurais voulu qu’on te pose ?


Il ne faut pas oublier de s’amuser. Les décisions qui nous semblent parfois les moins rationnelles sont finalement celles qui nous servent le plus, il faut se faire confiance et profiter des opportunités de la chaire : un lieu bienveillant, intelligent, rempli de curiosité.